"Encore, encore, plus vite, plus souple dans les mouvements, de la grâce je veux voir de la grâce dans tes gestes Tibby !" Tibby était très certainement la meilleure danseuse de son année. Elle dansait littéralement depuis qu'elle pouvait marcher. Ses parents l'avaient inscrite dans la meilleure académie de danse de tout Dublin où elle allait travailler trois fois par semaine après l'école. Ce n'était pas un hobby contraint, aucune pression n'avait été posé sur les épaules de Tibby pour qu'elle danse, non c 'était un réel amour de la danse, une profonde envie. De toutes manières, ses parents ne lui infligèrent jamais aucune pression, tout du moins pas volontairement si très fortement. Il y a toujours une pression quand on est issu d'une bonne famille, d'être exemplaire, bonne élève, irréprochable ... Mais Tibby aimait cela, ça lui plaisait, elle recherchait toujours à être parfaite, constamment dans la minutie du détail. Elle voulait vraiment être irréprochable. Autant dire que le jour où on lui a offert ses chaussons fut le plus beau de sa vie. Et cette passion ne fit que s'accroître avec le temps. Tibby faisait attention à son poids, ses professeurs de danse étaient de plus en lus exigeants avec elle pour la pousser à se dépassant, voyant le talent et la motivation qui germaient en son sein.

"Ca y est, Kyrian est parti, je l'ai laissé partir, glisser entre mes doigts. Après tout, si il est parti, c'est qu'il ne m'aime pas, tout du moins pas assez, pas comme je l'aime. En un sens, cela va me faciliter la vie, je ne souffrirais pas de le voir au bras d'une autre. Et puis avec le temps, je l'oublierais, je rencontrerais d'autres garçons. C'est vrai les bonnes familles ont toujours beaucoup de relations. Est-ce que je l'aime vraiment ? Est-ce que c'est ça l'amour, le vrai, quand on est vraiment amoureux ? Je ne sais pas. Qui sait, peut-être qu'on aurait finir par sortir ensemble, qu'il aurait cédé à force de le supplier et que là je me serais rendue compte que non, en fait je ne l'aimais pas comme ça, c'était un autre sentiment mais de l'Amour. Alors nous nous serions séparés et je serais vraiment passé pour une folle. Oui, c'est mieux comme ça finalement. Mais outre ce fait, nous sommes amis, tout du moins nous l'étions, enfin je crois ... Il aurait pu prévenir tout de même, un mot, un message ... Je ne devais pas compter suffisamment pour lui. Peut-être que j'aurais du faire comme toutes ces filles, le taquiner. Peut-être que c'est ces filles là qui aiment, vraiment."
"J'ai séché mes larmes, grand-mère m'a dit que les amours de jeunesse ça se tasse, ça s’oublie, ça s'efface avec le temps. Mais Grand-mère a oublié de me préciser qu'on ne peut jamais oublier le premier amour, qu'il ne s'efface jamais. Quatre ans ont passé maintenant, mais à chaque fois que je pense à lui, j'ai comme une petite flamme qui se rallume, il y a un petit quelque-chose qui se passe, un je ne sais quoi. Je n'ai jamais retrouvé de garçon comme lui, je n'ai même jamais retrouvé de garçon du tout. Anitha m'a recontacté, celle qui m'avait fui dès lors que je m'étais liée d'amitié avec son frangin. Elle veut retrouver son frère. Bon j'avoue elle s'y prend étonnamment tard, et je ne vois pas en quoi je pourrais lui servir mais soit, nous verrons bien. "