A Beautiful Mistake

[justify]22 aout 1991, 00.05 am. Voici le moment où je suis arrivée dans ce monde, et plus précisément à Dallas, ma ville natale. Mes parents n’avaient pas prévu de me voir arriver, enfin, ils savaient bien entendu que j’étais enceinte, mais ils n’avaient pas prévu d’avoir un enfant aussi tôt. Ils étaient tombés d’accord pour m’abandonner et me mettre à l’adoption, mais grâce au 48h de délai pour changer d’avis, j’ai pu grandir auprès d’eux. En effet, en voyant ma petite bouille et le sourire que je leur ai adressé à peine dans les bras de ma mère, ils n’ont pu se résoudre à m’abandonner. Ce ne fut pas facile. Mes parents étaient encore lycéens à cette époque, en effet, mon père avait 17 ans, et ma mère 16 ans lorsqu’ils ont apprit qu’elle était enceinte. J’étais simplement une erreur de parcours mais comme le disait mon père « La plus magnifique erreur que j’ai pu faire. » Ils ne m‘avaient pas désirée, certes, mais cela avait-il une quelconque importance ? Ils s’étaient donc arrangés, pour que les parents de mon père s’occupent de moi pendant qu’ils étaient en cours, ceux de ma mère l’ayant mise à la porte. Mon père avait trouvé un boulot, pour payer pour les couches, biberons et autres matériel dont-ils avaient besoin pour s’occuper de moi. Ca n’a pas toujours été facile, mais ils se sont débrouillés comme ils ont pu et se sont arrangés pour que je ne manque jamais de rien.

Music Is What Feeling Sounds Like

Mon père était musicien. Comme on dit, je suis tombée dedans quand j’étais petite. Quand il jouait, j’étais comme hypnotisée, même étant toute petite, je restais assise, mon doudou serré contre moi, concentrée et silencieuse. C’était le meilleur moyen pour me calmer. C’est donc tout naturellement qu’avec le temps, je me suis moi-même mise à jouer. De la guitare, tout d’abord, et je me suis ensuite mise au piano. Mon père me servait de professeur, mais pour le chant, je n’ai eu besoin de personne. Ca m’est venu naturellement, je me suis mise à chanter, dès qu’une chanson passait à la télévision. Je me souviens d’un vieux film de famille où ma mère m’avait filmée devant la télévision, à chanter et danser alors que j’avais seulement trois ans (autant vous dire que je n’étais pas au point sur les paroles, mais peu importe). Plus tard je me suis mise à essayer d’écrire mes propres chansons, et je dois reconnaitre que les première étaient vraiment pitoyables, mais il faut bien commencer quelque part; La musique est ma plus grande passion, je ne pourrais pas vivre sans ça .
Mes autres passions sont la danse et la photographie, j‘adore ça, mais pas autant que la musique je dois l‘admettre.

Am I Just Not Good Enough?

Comme tout le monde il a bien fallu, un jour, que je commence à aller en cours. Je n‘y ai jamais été très populaire là bas, à Dallas. J‘étais un peu le bouc émissaire des populaires. Enfin, en maternelle ça allait, c‘est après que ça s‘est compliqué. Je n‘en ai pas parlé à mes parents, jamais. Mais leurs critiques me mettaient vraiment mal. Ils trouvaient toutes les raisons possibles pour me rabaisser et cela me rendait malade. Je faisait régulièrement semblant d‘être malade lorsque j‘étais au collège, juste pour ne pas avoir à aller en cours. Mais je n‘osais rien dire. A mes 12 ans, j‘ai commencé à me scarifier. C‘était le moyen que j‘avais trouvé pour soulager cette pression. Je l‘ai caché à mes parents pendant un moment, mais ils ont fini par s‘en apercevoir, lorsque j‘eu 14 ans. Mon père à remarqué mes cicatrices au poignet, et a immédiatement cherché à savoir d‘où elles sortaient. J‘ai commencé par m‘énerver, lui dire de me laisser et que ça ne le regardait pas, pour finalement éclater en larmes dans ses bras. Une fois que je lui au tout raconté, il en a parlé à ma mère, et ils ont décidé que déménager serait une bonne solution pour me sortir de cet enfer. Nous avons donc déménagé pour la Louisiane, mais au fond de moi, j‘étais convaincue que ça ne changerais rien, que même dans une nouvelle école, les gens continueraient à me détester. Mais comme toujours, je ne me suis pas plainte. Ma mère à trouvé une nouvelle place de chef dans un restaurant à Baton Rouge, et mon père, mécanicien, à été engagé dans un garage à la sortie de la ville. Et moi je suis arrivée dans un nouveau collège, devenue méfiante et renfermée à cause de ces années horribles que j‘avais passé à l‘école auparavant.
C‘est à cause de ces personnes qui s‘en prenaient à moi que je me suis tant plongée dans la musique. C‘est devenu mon refuge. J‘écrivais des tonnes de chansons, pour exprimer tout ce que je ressentais au fond de moi, et passait des heures à jouer. Sans la musique, la situation aurait été probablement bien pire pour moi.

I Just Wanna Believe In Me

J‘avais peur que là bas aussi, on me juge. J‘avais peur d‘être à nouveau le bouc émissaire, la tête de turc. Être nouvelle dans une école n‘était pas pour moi un moyen d‘éviter de me faire embêter au collège. J’aurais juste voulu rester enfermée chez moi, et ne plus sortir de ma chambre. C’était mon refuge, là ou trônaient ma guitare et mon piano, chez moi. Mais mes parents ne me laissèrent pas le choix.
J’avais une absence totale de confiance en moi, et n’allait pas vers les gens de peur de me faire envoyer paître et de devenir de nouveau l’objet des moqueries de tout le monde. Mais ça n’arriva pas. Des gens vinrent me parler, me demander d’où je venais… Je me fis quelques amis. C’était tout ce que j’avais demandé toutes ces années, avoir des amis. Sauf que quand vous êtes depuis des années l’objet des railleries de tous, les gens vous évitent. Ici personne ne connaissait mon passé, et les gens n’avaient donc pas autant de préjugés. Bien sur, je n’étais pas appréciée de tout le monde. J’étais cependant devenue méfiante et n’accordait pas facilement ma confiance. Je pouvais sembler un peu peste au premier abord, préférant éviter de me montrer vulnérable. J’avais décidé de ne plus me laisser marcher sur les pieds.
J’ai donc abordé le lycée plus confiante. J’avais pris mes repères, j’avais des amis, et ne faisait plus partie de ces qu’on appelle les « losers » du lycée - sans être forcément la plus populaire, mais ça me convenait. Ma vie était redevenue normale, mais ma confiance en moi pas vraiment, et à la moindre contrariété, je reprenait mes mauvaises habitudes, mais à des endroits où personne ne le verrait. Où mes parents ne le verraient pas en l’occurrence.

I Have To Find A Way To Fill this Hole Inside

Avec mes débuts au lycée, à 15 ans, vint aussi le début de ma vie amoureuse. Il s‘appelait Devon, et était en dernière année, j‘étais moi-même en première année. J‘étais donc plus jeune que lui, et j‘étais vraiment flattée qu‘un garçon de dernière année s‘intéresse à moi alors que des tas de filles n‘attendaient que ça. Je n’avais rien fait pour ça. Oh bien sur, je l’avais remarqué dans le couloir, mais ne pensait pas avoir une quelconque chance avec lui. Et pourtant !
Nous avions donc commencé à sortir ensemble, et j‘étais vraiment bien avec lui. C‘était vraiment un garçon bien. Son seul défaut : après le lycée, il avait décidé de s‘engager dans l‘armée. J‘étais bien sur contre, mais c‘était sa vie, et j‘estimais ne pas avoir le droit de l‘empêcher de faire ce qu‘il voulait. Nous sommes restés ensemble 7 mois avant qu‘il ne rejoigne l‘armée. J‘avais peur de le perdre, qu‘il lui arrive quelque chose là bas… Ma première fois eu d‘ailleurs lieu la veille de son départ. Je n‘avais pas voulu jusque là, ne me sentant pas prête, mais je voulais vivre ça avec lui, avant qu‘il ne parte.
Il m‘écrivait des lettre depuis les lieux où il partait en mission. Il me téléphonait aussi très souvent et revint en visite quand il avait des périodes de permission. Mais un jour, je cessait d‘avoir des nouvelles. Aucune lettre, aucun coup de téléphone… Jusqu‘au jour où sa mère m‘appela. Devon avait été prit dans une embuscade, et avait été tué. Ce jour là, j‘avais eu l‘impression que mon monde s‘écroulait. C‘était impossible, il m‘avait promis de revenir…
L‘enterrement fut le pire jour de ma vie. Au fond je ne pouvais m‘empêcher de me sentir responsable. J‘aurais du l‘empêcher de partir, le supplier de rester près de moi. Pourquoi l‘avais-je laissé partir là bas ? Sa mère me remit une lettre, qu‘il avait écrite et était dans ses affaires, au cas où il lui arriverait quelque chose. Aujourd’hui encore, je n‘ai pas eu la force de l‘ouvrir, et il en va de même pour la petite boite qui l‘accompagnait. .A compté de ce jour, j’ai totalement changé. Mes mauvaises habitudes ont reprit de plus belle, et j’ai commencé à me rebeller, à sortir, à faire la fête… Je ne voulais pas affronter cette douleur, ni en rajouter aucune. Je voulais juste oublier, que ça s’arrête. Je savais que si un jour, qi la lame de rasoir qui glissait sur ma peau l‘entaillait trop profondément, ça me serait égal. Mais je pensais également à mes parents, et c‘est pour eux que je fis attention à ce que ça n‘arrive pas.
Je n‘ai eu aucune relation sérieuse depuis Devon. M‘attacher aux gens pour ensuite les perdre était trop dur. Je ne voulais plus de ça, et les histories d‘amour finissent toujours mal, j‘en suis assez témoin au lycée. La seule chose qui n‘a pas changé, c‘est ma passion pour la musique. Encore une fois, elle a été mon seul moyen d‘exprimer mes sentiments, mes peurs, ma douleur…

Whatever It Takes To Be What I Was Meant To Be
I'm Gonna Try

Tous ces évènements sont ce qui font de moi ce que je suis aujourd’hui : une lycéenne de 18 ans, en dernière année avec un petit boulot, des amis, un rêve… Je peux peut être vous sembler peste parfois, mais grattez sous la surface et vous y trouverez une jeune fille blessée, et manquant cruellement de confiance en elle, et en les autres. La musique est toute ma vie, et un jour, peu importe sous quelle forme, je gagnerais ma vie avec ça, en attendant j‘ai un petit boulot après les cours, et profite de ma vie de lycéenne, ne laissant rien paraitre de mes problèmes et tentant juste d‘être heureuse et d‘éviter de souffrir, sans se laisser marcher sur les pieds et essayant de parvenir à réaliser ses rêves.

« Someday I'll fly. Someday I'll soar. Someday I'll be so damn much more. Cause I'm bigger than my body gives me credit for »